Rappel : les dangers du monoxyde de carbone.


04 novembre 2023 - 1819 vues

Le monoxyde de carbone, c’est quoi ?
Le monoxyde de carbone ou « CO » est un gaz toxique qui provient d’une combustion incomplète. Il est difficilement décelable car c’est un gaz incolore, inodore et sans saveur. Il est formé le plus souvent lors de la combustion incomplète de toutes les variétés de carbone et de produits riches en carbone (bois, charbon, gaz, fioul, pétrole lampant...).

Cette situation s’observe quand :

  • La quantité d’oxygène est insuffisante (pièce calfeutrée, aération insuffisante, entrée d’air bouchée) ;
  • L’appareil de chauffage ou de cuisson présente un dysfonctionnement ;
  • L’évacuation des fumées est insuffisante (conduit mal raccordé, cheminée obstruée...).

D’où vient le monoxyde de carbone ?
Dans le logement, plusieurs sources de CO peuvent être identifiées :

  • Les systèmes de chauffage : chaudières, convecteurs, appareils de chauffage d’appoint (pétrole, gaz) ;
  • Les appareils de production d’eau chaude au gaz (chauffe-eau) ;
  • Les appareils de cuisson (ex : cuisinière à gaz) ;
  • Les appareils de chauffage de fortune (ex : braséros) ;
  • Les appareils devant être utilisés à l’extérieur (groupes électrogènes, barbecues) ;
  • Le tabagisme ;
  • Les incendies ;
  • Une voiture qui tourne dans un garage ;
  • L’air extérieur, notamment lorsqu’il provient d’une zone à forte densité automobile.

Quels effets sur la santé ?
Le CO, dangereux car non décelable, a un effet toxique même à des concentrations en volume très faibles, en exposition prolongée. Le CO est principalement un poison sanguin, il se fixe sur l’hémoglobine et prend la place de l’oxygène. Il entraîne donc une baisse de l’oxygène dans le sang (hypoxie), puis une « asphyxie » qui peut être mortelle.

Les premiers symptômes de l’intoxication sont les seuls signaux d’alarme. Ceux-ci sont des maux de tête, une vision floue, des malaises légers, des palpitations. Ces signes peuvent être imputés à tort à d’autres états pathologiques (indigestion). Si les concentrations de CO sont élevées, l’intoxication se traduit par des nausées, des vomissements, des vertiges ou, plus grave, un évanouissement puis la mort.

Pour chasser le CO de l’hémoglobine, le traitement de l’intoxication oxycarbonée comporte une oxygénothérapie (emploi thérapeutique de l’oxygène par inhalation).

Que faire en cas d'accident ?

✔Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres ;

✔Arrêter tous les appareils à combustion ;

✔Quitter les locaux ;

✔Appeler les secours (Sapeurs-pompiers : 18 ; SAMU : 15 ; numéro unique d’urgence : 112) ;

✔Ne plus utiliser les appareils à combustion avant le passage d'un professionnel qualifié qui recherchera la cause de l'intoxication et proposera les travaux à effectuer.

Réglementation et bons usages

✔ Ne jamais boucher les aérations car tous les appareils à combustion ont besoin d'air pour bien fonctionner.

✔ Entretenir et faire vérifier, par un professionnel qualifié, au moins une fois par an, toute installation de chauffage et de production d'eau chaude.

✔ Faire ramoner mécaniquement les conduits de fumées par un professionnel qualifié, au moins une fois par an, pour les nettoyer mais aussi pour vérifier qu'ils sont en bon état et qu'ils ne sont pas bouchés.

  ✔ Utiliser les chauffages mobiles d'appoint (poêles à pétrole par exemple) dans une pièce bien ventilée et ne jamais les faire fonctionner trop longtemps en continu (2 heures en continu au maximum).

✔ Éviter la mise au ralenti d’un chauffage au charbon en période de redoux (il

est vivement recommandé de l'éteindre ou, à défaut, de laisser une fenêtre de la pièce où se trouve l'appareil entre-ouverte. Ne pas hésiter à demander conseil sur le fonctionnement de l’appareil à son fournisseur de charbon ou à l’installateur qualifié.).

✔ Ne jamais placer un groupe électrogène dans un espace clos (cave, garage...) ou à proximité des ouvrants (fenêtres, portes...).

Quand entretenir son chauffage et par qui ?
L’entretien des appareils de chauffage et le ramonage des conduits d’évacuation des gaz brûlés doivent être effectués au moins une fois par an. Cet entretien présente de nombreux avantages. En effet, une chaudière entretenue régulièrement a une durée de vie plus longue et subit moins de pannes qu’une chaudière non entretenue. Elle consomme moins de combustible, produit moins de gaz à effet de serre et de polluants. Son entretien garantit également un fonctionnement en toute sécurité.

Il doit être effectué chaque année civile par une personne remplissant les conditions de qualification professionnelle prévues par la loi.

En cas de remplacement d’une chaudière ou comme pour l’installation d’une nouvelle chaudière, le premier entretien doit être effectué au plus tard au cours de l’année civile suivant l’intervention.

Qui est responsable de la réalisation de l’entretien des appareils et du ramonage des conduits de fumées ?
Lorsque le logement est équipé d’une chaudière individuelle (maison individuelle ou logement dans un immeuble équipé d’une chaudière individuelle), l’entretien est à la charge de l’occupant. L’entretien des chaudières collectives est effectué à l’initiative du propriétaire ou du syndicat des copropriétaires de l’immeuble.

Que comporte la visite d’entretien ?
L’entretien annuel d’une chaudière comporte la vérification de la chaudière, son nettoyage, et, le cas échéant, son réglage, ainsi que la fourniture des conseils nécessaires portant sur le bon usage de la chaudière en place, les améliorations possibles de l’ensemble de l’installation de chauffage et l’intérêt éventuel du remplacement de celle-ci. Le conduit de fumée doit également faire l'objet d'un ramonage mécanique par un professionnel qualifié, au moins une fois par an, pour le nettoyer mais aussi pour vérifier qu'il est en bon état et qu'il n'est pas bouché.

La détection d’un gaz dangereux pour la santé : le monoxyde de carbone.
Une mesure du taux de monoxyde de carbone (CO) dans l’air ambiant doit être faite par le professionnel lors de son passage. Enjeu important de santé publique pour le professionnel comme pour le particulier, elle permet de signaler, le cas échéant, au commanditaire de l’entretien une situation anormale, justifiant des investigations complémentaires ou un maintien à l’arrêt de la chaudière jusqu’à la remise en service de l’installation dans les conditions normales de fonctionnement.

A l’issue de l’entretien de la chaudière, le professionnel fournira à son client les conseils nécessaires portant sur le bon usage de la chaudière en place, les améliorations possibles de l’ensemble de l’installation de chauffage et l’intérêt éventuel du remplacement de celle-ci.

Des investigations pour prévenir la récidive.
Les services d’urgences (sapeurs-pompiers, SAMU, services d’urgences des établissements de santé) signalent à l’agence régionale de santé (ARS) la survenue de toute intoxication suspectée ou avérée. L’ARS mène alors sous 48 heures des investigations pour identifier la source d’intoxication au monoxyde de carbone et comprendre les circonstances de l’accident. Cette enquête vise à donner les premières consignes de prévention et à accompagner les habitants pour éviter la récidive.

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